jeudi 21 février 2013

APPLICATION 2 DEUXIEME PARTIE

2-2 Les analyses théoriques sous jacentes au contrôle de gestion

Sont maintenant présentés et expliqués les fondements du contrôle de gestion par référence à deux courants théorique :
-         La cybernétique et la théorie de l’information
-         La théorie de l’agence ou du mandat.



          b-L’approche cybernétique :

Le « paradigme cybernétique » constitue le modèle implicite de référence dans de nombreuses analyses de gestion, et en particulier dans celles relatives au système d’information. La cybernétique est présentée traditionnellement  comme l’étude des systèmes, considérés sous l’angle de la commande et de la communication. Tous les systèmes semblent donc, a priori, concernés : automates, organismes vivants, organisations sociales. Les apports de cette discipline sont indiscutables sur le plan de la compréhension des mécanismes mais il faut se méfier des dangers de généralisation hâtive.
Les apports les plus notables de la cybernétique sont les suivants :

-           Elle permet de mettre en évidence les concepts logiques du contrôle qui reposent sur la dualité entre les actions mécaniques et les actions d’information.

-           Par là même, elle met en évidence le rôle central joué par l’information dans le processus de contrôle elle y apparaît sous trois formes comme objet soumis à des opérations, comme programme d’instructions, comme intermédiaire de la régulation, en particulier par la rétroaction, notion devenue aujourd’hui très familière.

La théorie de l’information a apporté des compléments intéressants :

-           Plus une situation est complexe, plus le nombre d’informations nécessaires pour la connaître ou la commander est élevé (loi de la variété requise) cela explique, on le verra plus loin, que les modes de contrôle deviennent de plus en plus globaux et qualitatifs.

-           Une information renseigne  d’autant plus sur une situation que cette dernière était moins probable se trouve ainsi justifiée l’importance qu’il convient d’accorder aux signaux faibles, hors des champs habituels et peu agrégés.

La limite de cette approche tient au fait que l’information n’y est considérée que par sa forme centrée sur le comportement des automates, la cybernétique ne peut pas prendre en considération la connaissance, la motivation, la compétence des individus. La transposition des concepts cybernétiques au contrôle de gestion doit donc se faire de façon restrictive. L’existence de propriétés formelles communes autorise des analogies satisfaisantes sur le plan de la compréhension des phénomènes mais l’entreprise possède d’autres propriétés qui ne s’accommodent pas de cette vision réductrice.



      b-L’approche contractuelle :

La théorie contractuelle des organisations, « en voie d’émergence », renferme semble-t-il, de nombreuses potentialités explicatives. Elle permet déjà, dans un premier temps, de faire une lecture nouvelle des problèmes de contrôle dans l’entreprise.

Cette théorie considère l’entreprise comme un ensemble de contrats (explicites ou implicites) désignés sous le terme générique de mandat.

Au sens strict, le mandat est en effet un contrat par lequel une personne (le mandant, ou principal) donne à une autre personne (le mandataire, ou agent) le pouvoir de faire quelque chose pour lui et en son nom. En prenant quelque distance par rapport aux aspects juridiques, o peut dire que la relation de mandat, ou la relation d’agence, caractérise la délégation de pouvoir, comme par exemple celle donnée par les propriétaires aux dirigeants. Les systèmes de contrôle externe sont la conséquence de cette différence de pouvoirs. La tenue des comptes joue alors un rôle de surveillance, tout particulièrement sur les avoirs de l’entreprise. Mais les systèmes comptables ont évolué graduellement et, sans abandonner les impératifs de surveillance, ils sont maintenant devenus plus sensibles à la réussite et à la performance dont ils permettent l’évaluation.

Entre les responsables et leurs collaborateurs existent également des relations de mandat : elles s’expriment implicitement (par exemple, à travers les contrats budgétaires ou les contrats de progrès) ou explicitement (par le contrat de projet, effectivement signé indépendamment du contrat de travail). On peut émettre l’hypothèse que les systèmes de contrôle interne, en particulier par les sécurités mises en place, sont en fait des moyens pour réduire les coûts liés à ces contrats (les coûts d’agence). En garantissant la confiance dans l’information et en réduisant l’incertitude dans les échanges (au sens large), ils ont une fonction d’assurance implicite.

Cette théorie, qui est loin d’être arrivée au stade de la maturité, permet toutefois de mettre en évidence les points suivants :

-           Elle vient compléter la vision globale de l’entreprise par une vision plus individualiste, expliquant les ajustements élémentaires (interpersonnels),

-           Elle réintroduit, à travers la relation de mandat, les problèmes d’autonomie et d’engagement volontaire la confiance mutuelle s’accompagne d’une demande mutuelle de contrôle. Cela est conforme aux études sur la communication qui montrent que sa réalisation effective repose autant sur la confiance réciproque entre les interlocuteurs que sur la vérité de la connaissance transmise.

L’approche cybernétique permet une description formelle des processus de contrôle, dans une perspective de régulation globale. L’approche contractuelle permet de réintroduire les acteurs dans le système. Cependant il ne s’agit là que d’éléments de compréhension et nous ne disposons pas d’une véritable théorie. Ces éléments suffisent toutefois pour justifier l’existence d’une demande de contrôle qui ne cesse de s’amplifier sous l’effet d’un accroissement simultané de la variété, de la complexité, de l’incertitude de systèmes gouvernés par des acteurs dont la rationalité est limitée.

QUESTION
1.     Délimiter et résumer les deux approches récentes de la théorie des organisations présentées qui précisent le fondement du contrôle de gestion.

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